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Les espaces professionnels des journalistes : des corpus quantitatifs aux analyses qualitatives : ouvrage issu des journées d'études / Christine Leteinturier
Titre : Les espaces professionnels des journalistes : des corpus quantitatifs aux analyses qualitatives : ouvrage issu des journées d'études Type de document : texte imprimé Auteurs : Christine Leteinturier, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Cégolène Frisque, Directeur de publication, rédacteur en chef Editeur : Paris : Éditions Panthéon-Assas Année de publication : 2015 Collection : Colloques, ISSN 1765-0305 Importance : 225 p Format : 24 cm ISBN/ISSN/EAN : 979-10-90429-55-0 Prix : 27 euros Langues : Français Catégories : CONGRES, SYMPOSIUMS, JOURNEES D'ETUDES, COLLOQUES, MANIFESTATIONS DIVERSES, ....
MEDIAS: COMMUNICATION & JOURNALISME - Aspects générauxTags : journalisme statistiques congrès aspect socio-culturel Note de contenu : "L’étude de la population des journalistes a déjà une longue expérience. Outre le dépouillement des premiers annuaires professionnels que Marc Martin a effectué pour le Second Empire et la Troisième République, on a pu compter de plus en plus précisément les membres de la profession à partir des archives administratives que constitue la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) depuis sa création en 1936. La Commission a elle-même commencé l’exploitation de cette ressource qui, pour maigre qu’elle soit (elle est assez pauvre en informations car elle n’a pas vocation à l’usage statistique mais renseigne des données d’identification individuelle), n’en est pas moins exceptionnelle. Peu de métiers, en effet, peuvent se prévaloir d’une telle ressource, sédimentée chaque année par les demandes de carte ou de renouvellement de journalistes globalement très réguliers dans cette pratique à laquelle ils sont attachés.
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Nous avons ainsi des données régulières grâce à des exploitations de fiches individuelles, complétées parfois d’enquêtes par questionnaires : en 1954 (CCIJP), 1974 (CEREQ-CCIJP), 1985 (CCIJP), 1990 (IFP-CCIJP-SJTI), 2000 (IFP-CCIJP). Des travaux ont commencé à sonder des populations plus spécifiques, comme les nouveaux titulaires de la carte en 1990 et 1998 (CRAP-CCIJP-DDM) ou encore les journalistes de la presse d’information politique et générale (2014, IFP-CCIJP, dans le cadre de l’ANR AMMEJ). Progressivement, les études ont délaissé le seul comptage pour croiser les variables, et pour une appréciation plus qualitative grâce à l’incorporation d’informations prélevées différemment, par des entretiens et par la prise en compte des évolutions des marchés des médias.
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Le plus régulier à mener ces recherches est incontestablement l’Institut français de presse (laboratoire CARISM) de l’université Panthéon-Assas Paris II, et particulièrement Christine Leteinturier, qui s’est largement consacrée à cet objet. Elle propose un nouvel opus, preuve que la ressource, même relativement pauvre, est inépuisable si l’on sait la regarder, l’exploiter, la prolonger, l’interroger en somme. Pour cela, elle s’est associée à une autre spécialiste, Cégolène Frisque, du CRAPE (laboratoire CNRS-Rennes 1-EHESP-IEP-Rennes 2), pour convier d’autres chercheurs à partager leurs observations à partir de terrains et de méthodes différents. Cela donne un ouvrage collectif cohérent en ce qu’il réunit sous une même problématique la richesse des apports variés, qui s’écoutent et s’alimentent mutuellement. Issu de deux séminaires, le premier sur l’analyse critique de l’usage des données statistiques disponibles, le second sur des enquêtes scientifiques ayant produit elles-mêmes des données originales, l’ouvrage en restitue la seconde journée.
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Il est composé de trois parties, qui sont autant d’échelles d’appréciation. La première observe, classiquement, les journalistes sur le plan national. Christine Leteinturier tire bénéfice de son expérience pour synthétiser les conclusions auxquelles l’analyse des titulaires de la carte d’identité professionnelle en France a pu déjà conduire ; c’est là un portrait d’ensemble pris dans la diachronie, tout à fait utile même si l’on n’y apprend rien de très nouveau ; remarquons les lignes très instructives sur les méthodes employées pour exploiter la source CCIJP et celles sur l’évolution des qualifications de journalistes en témoignage des transformations en cours. Autre approche nationale, proposée par Manon Libert de l’Université libre de Bruxelles, celle de la Belgique. Pour la première fois a été réalisée une même enquête par questionnaire en Wallonie et en Flandre, qui permet de mettre en relief les situations professionnelles et les conceptions du métier de façon contrastée. On y trouvera des informations intéressantes sur les cadres sociaux et juridiques qui encadrent l’exercice du métier. Il s’agit d’une première approche qui met en lumière l’hétérogénéité de la population, la précarité croissante, la diversité des formes de rémunération.
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La seconde partie est consacrée aux formes d’emploi. C’est là une ouverture importante. Pendant longtemps, la recherche sur les journalistes s’est centrée sur le groupe légitimé par la loi, les profils professionnels pouvant s’y inscrire. Le développement de la sociologie des journalistes a permis d’ouvrir le regard à la pluralité des identités, au-delà de la population des titulaires de la carte. La dérégulation des formes d’emploi, qui a beaucoup frappé les médias, explique aussi ce changement de focale : aujourd’hui, on perçoit plus l’activité et ceux qui la pratiquent que le statut et ceux qui y ont droit. Pour mieux appréhender l’univers des pigistes, Olivier Pilmis (CNRS-CSO), dont on connaît les travaux sur les intermittents du spectacle, mobilise les données d’une caisse de retraite complémentaire ; il identifie alors plus de 23 000 pigistes en 2003, alors que la CCIJP n’en comptait qu’un peu plus de 6 000 la même année ; ses données soulignent l’importance de la pige journalistique comme revenu complémentaire pour des actifs dans d’autres secteurs, et les effets de la précarisation croissante des journalistes. Jean-Louis Renoux (Paris Dauphine-IRISO) porte pour sa part une attention aux emplois et non aux individus, ce qui, de son point de vue, permet d’avoir une vision plus exhaustive des activités. Il fait une distinction entre les effectifs des emplois et les effectifs des salariés, entre demande et offre de travail, son unité d’appréciation n’étant plus le salarié, mais l’ETP (équivalent temps plein). Par des enquêtes au sein d’entreprises de télévision et de radio, il peut ainsi constater une augmentation du nombre de pigistes produite à l’occasion d’un passage à la numérisation, qui elle-même a constitué une hausse de la demande de travail observée en ETP. Cette étude démontre l’intérêt de penser aussi les emplois pour comprendre les transformations de l’activité.
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Troisième contribution de cette seconde partie, celle de Cegolène Frisque (université de Nantes-CRAPE) ; elle revient sur les apports de l’étude qu’elle a conduite avec des collègues et qui a consisté à confronter les données de la CCIJP à d’autres sources statistiques comme celles de l’Insee ou de la caisse de retraite Audiens. Elle conclut que la population des personnes exerçant l’activité journalistique à titre principal n’est pas de 37 000 personnes « encartées » (CCIJP) mais de 48 500, dont 30 000 sont permanentes, 3 500 en CDD successifs, 10 000 pigistes principalement, 2 000 au chômage et 3 000 correspondants de presse locale (dont 10 % des 30 000 exercent au-delà d’une activité de complément). Cette extension du paysage est appréciée au regard de la diversification des formes de contrat de travail, dont Cegolène Frisque fait l’inventaire (intermittence, correspondance locale, stage, auto-entrepreneuriat et même bénévolat). Enfin, Rémy Le Champion (université Panthéon-Assas-CARISM) s’est interrogé sur la qualité journalistique et l’influence que les marchés des médias peuvent avoir sur sa définition. Il a procédé à la mise en place de deux enquêtes par questionnaire auprès de cadres de rédactions à deux ans d’écart au début des années 2010. Il conclut sur un rapport grandissant au marché et l’incidence de la performance économique sur les choix rédactionnels : si l’exercice professionnel est encore relativement préservé, l’auteur constate un glissement de la représentation d’un journalisme de l’offre vers un journalisme de la demande.
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L’ouvrage s’achève sur une dernière partie consacrée à la perception du journalisme en terme de carrière. Christine Leteinturier et Gilles Bastin (Science po Grenoble-PACTE) s’interrogent l’un et l’autre sur les moyens d’avoir une perception large des trajectoires individuelles, de faire en sorte que l’enquête ne soit pas réduite à quelques individus hâtivement pris comme exemplaires, mais au contraire qu’elle s’appuie sur un nombre important de descripteurs de carrière. Christine Leteinturier interroge à nouveau sa source préférée, la CCIJP. Elle revient sur les choix méthodologiques qui ont été faits lors des études des carrières des nouveaux titulaires de la carte professionnelle, prenant en compte l’avant et l’après obtention du titre. Autrement dit, le parcours réalisé depuis la scolarité (et souvent pendant) pour parvenir à une stabilité suffisante permettant la présentation d’un dossier de demande de carte, et la carrière après l’attribution. Ces observations conduites avec Valérie Devillard ont mis au jour l’allongement de cette phase préalable, l’augmentation du nombre de séquences, la sélection genrée qui s’opère après l’obtention (les femmes quittant plus rapidement le métier que les hommes) et finalement des carrières qui, dans le journalisme, ne durent pas en moyenne, entre ceux qui quittent l’emploi dès les premières années, ceux qui s’y maintiennent de façon discontinue mais finissent par renoncer, et ceux qui resteront plus longtemps (une minorité, considérait-elle dans une précédente étude de 2014) – plus rarement désormais jusqu’à la retraite (elle évaluait alors la moyenne de la carrière des journalistes à une quinzaine d’années). Gilles Bastin s’interroge aussi sur les moyens de percevoir les trajectoires des journalistes. Après une réflexion sur les enseignements méthodologiques des recherches précédentes, il présente les caractéristiques d’une enquête en cours visant à reconstituer les carrières à partir des données rendues publiques par les journalistes sur le réseau socio-numérique LinkedIn. Il mesure les difficultés d’exploitation de cette source qui s’appuie sur un outil proposant aux internautes de renseigner plusieurs champs, une valeur déclarative non liée à une demande administrative et donc non formatée par celle-ci qui peut prendre sens si elle est saisie à travers des grands nombres, voire être interprétée sociologiquement au plan international. Même si la source a des limites, que situe l’auteur, on est curieux de connaître les résultats de cette approche nouvelle."
Source : https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2015-4-page-143.htm# (consulté le 11/06/2019)En ligne : https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2015-4-page-143.htm# Les espaces professionnels des journalistes : des corpus quantitatifs aux analyses qualitatives : ouvrage issu des journées d'études [texte imprimé] / Christine Leteinturier, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Cégolène Frisque, Directeur de publication, rédacteur en chef . - Paris (12 place Panthéon, 75005) : Éditions Panthéon-Assas, 2015 . - 225 p ; 24 cm. - (Colloques, ISSN 1765-0305) .
ISBN : 979-10-90429-55-0 : 27 euros
Langues : Français
Catégories : CONGRES, SYMPOSIUMS, JOURNEES D'ETUDES, COLLOQUES, MANIFESTATIONS DIVERSES, ....
MEDIAS: COMMUNICATION & JOURNALISME - Aspects générauxTags : journalisme statistiques congrès aspect socio-culturel Note de contenu : "L’étude de la population des journalistes a déjà une longue expérience. Outre le dépouillement des premiers annuaires professionnels que Marc Martin a effectué pour le Second Empire et la Troisième République, on a pu compter de plus en plus précisément les membres de la profession à partir des archives administratives que constitue la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) depuis sa création en 1936. La Commission a elle-même commencé l’exploitation de cette ressource qui, pour maigre qu’elle soit (elle est assez pauvre en informations car elle n’a pas vocation à l’usage statistique mais renseigne des données d’identification individuelle), n’en est pas moins exceptionnelle. Peu de métiers, en effet, peuvent se prévaloir d’une telle ressource, sédimentée chaque année par les demandes de carte ou de renouvellement de journalistes globalement très réguliers dans cette pratique à laquelle ils sont attachés.
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Nous avons ainsi des données régulières grâce à des exploitations de fiches individuelles, complétées parfois d’enquêtes par questionnaires : en 1954 (CCIJP), 1974 (CEREQ-CCIJP), 1985 (CCIJP), 1990 (IFP-CCIJP-SJTI), 2000 (IFP-CCIJP). Des travaux ont commencé à sonder des populations plus spécifiques, comme les nouveaux titulaires de la carte en 1990 et 1998 (CRAP-CCIJP-DDM) ou encore les journalistes de la presse d’information politique et générale (2014, IFP-CCIJP, dans le cadre de l’ANR AMMEJ). Progressivement, les études ont délaissé le seul comptage pour croiser les variables, et pour une appréciation plus qualitative grâce à l’incorporation d’informations prélevées différemment, par des entretiens et par la prise en compte des évolutions des marchés des médias.
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Le plus régulier à mener ces recherches est incontestablement l’Institut français de presse (laboratoire CARISM) de l’université Panthéon-Assas Paris II, et particulièrement Christine Leteinturier, qui s’est largement consacrée à cet objet. Elle propose un nouvel opus, preuve que la ressource, même relativement pauvre, est inépuisable si l’on sait la regarder, l’exploiter, la prolonger, l’interroger en somme. Pour cela, elle s’est associée à une autre spécialiste, Cégolène Frisque, du CRAPE (laboratoire CNRS-Rennes 1-EHESP-IEP-Rennes 2), pour convier d’autres chercheurs à partager leurs observations à partir de terrains et de méthodes différents. Cela donne un ouvrage collectif cohérent en ce qu’il réunit sous une même problématique la richesse des apports variés, qui s’écoutent et s’alimentent mutuellement. Issu de deux séminaires, le premier sur l’analyse critique de l’usage des données statistiques disponibles, le second sur des enquêtes scientifiques ayant produit elles-mêmes des données originales, l’ouvrage en restitue la seconde journée.
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Il est composé de trois parties, qui sont autant d’échelles d’appréciation. La première observe, classiquement, les journalistes sur le plan national. Christine Leteinturier tire bénéfice de son expérience pour synthétiser les conclusions auxquelles l’analyse des titulaires de la carte d’identité professionnelle en France a pu déjà conduire ; c’est là un portrait d’ensemble pris dans la diachronie, tout à fait utile même si l’on n’y apprend rien de très nouveau ; remarquons les lignes très instructives sur les méthodes employées pour exploiter la source CCIJP et celles sur l’évolution des qualifications de journalistes en témoignage des transformations en cours. Autre approche nationale, proposée par Manon Libert de l’Université libre de Bruxelles, celle de la Belgique. Pour la première fois a été réalisée une même enquête par questionnaire en Wallonie et en Flandre, qui permet de mettre en relief les situations professionnelles et les conceptions du métier de façon contrastée. On y trouvera des informations intéressantes sur les cadres sociaux et juridiques qui encadrent l’exercice du métier. Il s’agit d’une première approche qui met en lumière l’hétérogénéité de la population, la précarité croissante, la diversité des formes de rémunération.
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La seconde partie est consacrée aux formes d’emploi. C’est là une ouverture importante. Pendant longtemps, la recherche sur les journalistes s’est centrée sur le groupe légitimé par la loi, les profils professionnels pouvant s’y inscrire. Le développement de la sociologie des journalistes a permis d’ouvrir le regard à la pluralité des identités, au-delà de la population des titulaires de la carte. La dérégulation des formes d’emploi, qui a beaucoup frappé les médias, explique aussi ce changement de focale : aujourd’hui, on perçoit plus l’activité et ceux qui la pratiquent que le statut et ceux qui y ont droit. Pour mieux appréhender l’univers des pigistes, Olivier Pilmis (CNRS-CSO), dont on connaît les travaux sur les intermittents du spectacle, mobilise les données d’une caisse de retraite complémentaire ; il identifie alors plus de 23 000 pigistes en 2003, alors que la CCIJP n’en comptait qu’un peu plus de 6 000 la même année ; ses données soulignent l’importance de la pige journalistique comme revenu complémentaire pour des actifs dans d’autres secteurs, et les effets de la précarisation croissante des journalistes. Jean-Louis Renoux (Paris Dauphine-IRISO) porte pour sa part une attention aux emplois et non aux individus, ce qui, de son point de vue, permet d’avoir une vision plus exhaustive des activités. Il fait une distinction entre les effectifs des emplois et les effectifs des salariés, entre demande et offre de travail, son unité d’appréciation n’étant plus le salarié, mais l’ETP (équivalent temps plein). Par des enquêtes au sein d’entreprises de télévision et de radio, il peut ainsi constater une augmentation du nombre de pigistes produite à l’occasion d’un passage à la numérisation, qui elle-même a constitué une hausse de la demande de travail observée en ETP. Cette étude démontre l’intérêt de penser aussi les emplois pour comprendre les transformations de l’activité.
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Troisième contribution de cette seconde partie, celle de Cegolène Frisque (université de Nantes-CRAPE) ; elle revient sur les apports de l’étude qu’elle a conduite avec des collègues et qui a consisté à confronter les données de la CCIJP à d’autres sources statistiques comme celles de l’Insee ou de la caisse de retraite Audiens. Elle conclut que la population des personnes exerçant l’activité journalistique à titre principal n’est pas de 37 000 personnes « encartées » (CCIJP) mais de 48 500, dont 30 000 sont permanentes, 3 500 en CDD successifs, 10 000 pigistes principalement, 2 000 au chômage et 3 000 correspondants de presse locale (dont 10 % des 30 000 exercent au-delà d’une activité de complément). Cette extension du paysage est appréciée au regard de la diversification des formes de contrat de travail, dont Cegolène Frisque fait l’inventaire (intermittence, correspondance locale, stage, auto-entrepreneuriat et même bénévolat). Enfin, Rémy Le Champion (université Panthéon-Assas-CARISM) s’est interrogé sur la qualité journalistique et l’influence que les marchés des médias peuvent avoir sur sa définition. Il a procédé à la mise en place de deux enquêtes par questionnaire auprès de cadres de rédactions à deux ans d’écart au début des années 2010. Il conclut sur un rapport grandissant au marché et l’incidence de la performance économique sur les choix rédactionnels : si l’exercice professionnel est encore relativement préservé, l’auteur constate un glissement de la représentation d’un journalisme de l’offre vers un journalisme de la demande.
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L’ouvrage s’achève sur une dernière partie consacrée à la perception du journalisme en terme de carrière. Christine Leteinturier et Gilles Bastin (Science po Grenoble-PACTE) s’interrogent l’un et l’autre sur les moyens d’avoir une perception large des trajectoires individuelles, de faire en sorte que l’enquête ne soit pas réduite à quelques individus hâtivement pris comme exemplaires, mais au contraire qu’elle s’appuie sur un nombre important de descripteurs de carrière. Christine Leteinturier interroge à nouveau sa source préférée, la CCIJP. Elle revient sur les choix méthodologiques qui ont été faits lors des études des carrières des nouveaux titulaires de la carte professionnelle, prenant en compte l’avant et l’après obtention du titre. Autrement dit, le parcours réalisé depuis la scolarité (et souvent pendant) pour parvenir à une stabilité suffisante permettant la présentation d’un dossier de demande de carte, et la carrière après l’attribution. Ces observations conduites avec Valérie Devillard ont mis au jour l’allongement de cette phase préalable, l’augmentation du nombre de séquences, la sélection genrée qui s’opère après l’obtention (les femmes quittant plus rapidement le métier que les hommes) et finalement des carrières qui, dans le journalisme, ne durent pas en moyenne, entre ceux qui quittent l’emploi dès les premières années, ceux qui s’y maintiennent de façon discontinue mais finissent par renoncer, et ceux qui resteront plus longtemps (une minorité, considérait-elle dans une précédente étude de 2014) – plus rarement désormais jusqu’à la retraite (elle évaluait alors la moyenne de la carrière des journalistes à une quinzaine d’années). Gilles Bastin s’interroge aussi sur les moyens de percevoir les trajectoires des journalistes. Après une réflexion sur les enseignements méthodologiques des recherches précédentes, il présente les caractéristiques d’une enquête en cours visant à reconstituer les carrières à partir des données rendues publiques par les journalistes sur le réseau socio-numérique LinkedIn. Il mesure les difficultés d’exploitation de cette source qui s’appuie sur un outil proposant aux internautes de renseigner plusieurs champs, une valeur déclarative non liée à une demande administrative et donc non formatée par celle-ci qui peut prendre sens si elle est saisie à travers des grands nombres, voire être interprétée sociologiquement au plan international. Même si la source a des limites, que situe l’auteur, on est curieux de connaître les résultats de cette approche nouvelle."
Source : https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2015-4-page-143.htm# (consulté le 11/06/2019)En ligne : https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages1-2015-4-page-143.htm# Réservation
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