Titre : | Le politique à l'écran | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Pascal Bouvier, Auteur | Editeur : | Editions Marie Delarbre | Année de publication : | 2010 | Collection : | Antigone - Philosophie politique | Importance : | 288 p. | Format : | 18 cm | Accompagnement : | 29,70-€ | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-913351-15-8 | Langues : | Français | Catégories : | MEDIAS:AUDIOVISUEL: TELEVISION
| Tags : | télévision politique communication image cinéma internet démocratie | Index. décimale : | 320 Politique | Résumé : | "Extrait
Ce texte s’inscrit dans une démarche qui prend source dans l’histoire de la philosophie. En travaillant sur la Renaissance et sur le pouvoir de cette époque, à travers l’œuvre de Machiavel, la question de l’image se révélait d’une importance capitale pour saisir la nature du politique. Indéniablement tout pouvoir tend à s’autofonder, à se légitimer d’une façon ou d’une autre. Mais pour ce faire, il lui faut jouer sur le paraître. Machiavel, en son temps, avait saisi cette vérité. Le prince n’est rien sans un art consommé des apparences. Le Florentin se situait à la fin d’un monde. Une puissance bâtie sur la mentalité théocratique finissait lentement sa course pour laisser vide un pouvoir qui ne s’incarnait pas encore dans la souveraineté de l’État. Les cités italiennes inventaient la démocratie locale et comprenaient l’importance de leur gonfalonier ou de leur doge. Certes, ces républiques ne sont pas nos démocraties modernes, mais, en elles, se crée une civilité qui aura une postérité. Dans cette époque riche et intense, la question du paraître est essentielle : les femmes de Florence, par exemple, voient leurs vêtements codifiés par la loi car la vertu doit s’incarner dans un costume décent.
La question politique se joue dans ce genre de détails ; les grands thèmes ne sont pas ce qui mobilise les sociétés : celles-ci se déchirent toujours sur le superflu car il est par nature symbolique. L’adage populaire qui affirme que le diable réside dans les détails contient sa part de vérité. Savoir se mettre en valeur ou en scène suppose un sens aigu du caractère formel de l’existence. La politique, dans certains de ses aspects, s’apparente, ainsi, à une forme d’art. En travaillant sur l’image comme construction psychologique visant à produire des effets sur les sujets, la nécessité d’une enquête esthétique sur la question s’imposait à notre réflexion. L’artiste, au service des puissants, montre aux uns et aux autres la force du pouvoir. Toute politique a besoin de s’incarner dans la matière. Elle se projette singulièrement pour marquer sa place et son espace. Le pouvoir se spatialise, il occupe une scène, il ne peut être une pure intériorité. On comprendra, en partant de cette définition sommaire de la politique, qu’elle croise, assez facilement, le terme « écran ».
Le vocable a plusieurs sens : un écran est d’abord la surface d’un objet destiné à protéger quelque chose ou quelqu’un. Il est, dans ce sens, ce qui masque ou ce qui voile pour empêcher une intrusion. Paradoxalement, il s’avère être, aussi, une surface qui permet la projection d’images, au sens large du terme. Il cache et il rend possible une transparence. Au-delà de cette définition générale le concept d’écran pose problème. Doit-on inclure en lui des éléments matériels aussi différents que le tableau ou l’affiche ? Doit-on le réduire aux simples formes contemporaines comme l’écran de cinéma ou de télévision ? Nous avons fait un choix relativement large : sera considéré comme écran tout ce qui matériellement est un support de projection et d’expression. Ainsi, l’usage des parois, des murs peut-il se classer dans la catégorie générale de l’écran. La construction d’une typologie ne va pas de soi. Elle est parfois trop large, parfois trop réduite. Il convient donc de la considérer comme simplement opératoire sans vouloir la transformer en substance. Dans toute réflexion sur les techniques, une dialectique subtile entre l’invention de l’objet et la conscience qui lui correspond se fait jour. Utiliser telle ou telle forme d’écran se révèle rarement neutre : intelligence et conscience humaines s’en trouvent radicalement changées. La pensée de Marx a développé le thème d’un lien indissoluble entre la conscience et le travail, entre la pensée et la technique. Les recherches en histoire des techniques et en Épistémologie insistent sur le caractère fondateur de certaines découvertes qui, en apparence, sont anodines. L’écran télévisuel, lors de son invention, ne retient guère l’attention : comparé à l’écran cinématographique il n’amène rien de nouveau pour les esprits superficiels. Il devient très vite un mode d’existence pour une conscience moderne fascinée par ses contenus. Face aux écrans se développent, naissent et parfois meurent, des formes particulières de conscience. ...
Pascal Bouvier"
Source : http://www.marie-delarbre.fr/ - Consulté le 23/08/2011
| Note de contenu : |
TABLE DES MATIERES :
Introduction
PARTIE I -
Nature et formes de l’écran
CHAPITRE I
Phénoménologie et typologies de l’écran
CHAPITRE II
Les images à l’écran
CHAPITRE III
Faut-il condamner tous les écrans ?
PARTIE II -
La représentation politique à l’écran
CHAPITRE I
L’usage des écrans par la politique
CHAPITRE II
Du cinéma à la révolution télévisuelle
CHAPITRE III
Un exemple édifiant : l’image chez S. Berlusconi
PARTIE III - La démocratie malade de l’écran ?
CHAPITRE I
L’écran, un danger pour la démocratie
CHAPITRE II
Un art du paraître complètement vide ?
CHAPITRE III
Vers l’écran miniature : internet et la politique
Conclusion
Bibliographie
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Le politique à l'écran [texte imprimé] / Pascal Bouvier, Auteur . - [S.l.] : Editions Marie Delarbre, 2010 . - 288 p. ; 18 cm + 29,70-€. - ( Antigone - Philosophie politique) . ISBN : 978-2-913351-15-8 Langues : Français Catégories : | MEDIAS:AUDIOVISUEL: TELEVISION
| Tags : | télévision politique communication image cinéma internet démocratie | Index. décimale : | 320 Politique | Résumé : | "Extrait
Ce texte s’inscrit dans une démarche qui prend source dans l’histoire de la philosophie. En travaillant sur la Renaissance et sur le pouvoir de cette époque, à travers l’œuvre de Machiavel, la question de l’image se révélait d’une importance capitale pour saisir la nature du politique. Indéniablement tout pouvoir tend à s’autofonder, à se légitimer d’une façon ou d’une autre. Mais pour ce faire, il lui faut jouer sur le paraître. Machiavel, en son temps, avait saisi cette vérité. Le prince n’est rien sans un art consommé des apparences. Le Florentin se situait à la fin d’un monde. Une puissance bâtie sur la mentalité théocratique finissait lentement sa course pour laisser vide un pouvoir qui ne s’incarnait pas encore dans la souveraineté de l’État. Les cités italiennes inventaient la démocratie locale et comprenaient l’importance de leur gonfalonier ou de leur doge. Certes, ces républiques ne sont pas nos démocraties modernes, mais, en elles, se crée une civilité qui aura une postérité. Dans cette époque riche et intense, la question du paraître est essentielle : les femmes de Florence, par exemple, voient leurs vêtements codifiés par la loi car la vertu doit s’incarner dans un costume décent.
La question politique se joue dans ce genre de détails ; les grands thèmes ne sont pas ce qui mobilise les sociétés : celles-ci se déchirent toujours sur le superflu car il est par nature symbolique. L’adage populaire qui affirme que le diable réside dans les détails contient sa part de vérité. Savoir se mettre en valeur ou en scène suppose un sens aigu du caractère formel de l’existence. La politique, dans certains de ses aspects, s’apparente, ainsi, à une forme d’art. En travaillant sur l’image comme construction psychologique visant à produire des effets sur les sujets, la nécessité d’une enquête esthétique sur la question s’imposait à notre réflexion. L’artiste, au service des puissants, montre aux uns et aux autres la force du pouvoir. Toute politique a besoin de s’incarner dans la matière. Elle se projette singulièrement pour marquer sa place et son espace. Le pouvoir se spatialise, il occupe une scène, il ne peut être une pure intériorité. On comprendra, en partant de cette définition sommaire de la politique, qu’elle croise, assez facilement, le terme « écran ».
Le vocable a plusieurs sens : un écran est d’abord la surface d’un objet destiné à protéger quelque chose ou quelqu’un. Il est, dans ce sens, ce qui masque ou ce qui voile pour empêcher une intrusion. Paradoxalement, il s’avère être, aussi, une surface qui permet la projection d’images, au sens large du terme. Il cache et il rend possible une transparence. Au-delà de cette définition générale le concept d’écran pose problème. Doit-on inclure en lui des éléments matériels aussi différents que le tableau ou l’affiche ? Doit-on le réduire aux simples formes contemporaines comme l’écran de cinéma ou de télévision ? Nous avons fait un choix relativement large : sera considéré comme écran tout ce qui matériellement est un support de projection et d’expression. Ainsi, l’usage des parois, des murs peut-il se classer dans la catégorie générale de l’écran. La construction d’une typologie ne va pas de soi. Elle est parfois trop large, parfois trop réduite. Il convient donc de la considérer comme simplement opératoire sans vouloir la transformer en substance. Dans toute réflexion sur les techniques, une dialectique subtile entre l’invention de l’objet et la conscience qui lui correspond se fait jour. Utiliser telle ou telle forme d’écran se révèle rarement neutre : intelligence et conscience humaines s’en trouvent radicalement changées. La pensée de Marx a développé le thème d’un lien indissoluble entre la conscience et le travail, entre la pensée et la technique. Les recherches en histoire des techniques et en Épistémologie insistent sur le caractère fondateur de certaines découvertes qui, en apparence, sont anodines. L’écran télévisuel, lors de son invention, ne retient guère l’attention : comparé à l’écran cinématographique il n’amène rien de nouveau pour les esprits superficiels. Il devient très vite un mode d’existence pour une conscience moderne fascinée par ses contenus. Face aux écrans se développent, naissent et parfois meurent, des formes particulières de conscience. ...
Pascal Bouvier"
Source : http://www.marie-delarbre.fr/ - Consulté le 23/08/2011
| Note de contenu : |
TABLE DES MATIERES :
Introduction
PARTIE I -
Nature et formes de l’écran
CHAPITRE I
Phénoménologie et typologies de l’écran
CHAPITRE II
Les images à l’écran
CHAPITRE III
Faut-il condamner tous les écrans ?
PARTIE II -
La représentation politique à l’écran
CHAPITRE I
L’usage des écrans par la politique
CHAPITRE II
Du cinéma à la révolution télévisuelle
CHAPITRE III
Un exemple édifiant : l’image chez S. Berlusconi
PARTIE III - La démocratie malade de l’écran ?
CHAPITRE I
L’écran, un danger pour la démocratie
CHAPITRE II
Un art du paraître complètement vide ?
CHAPITRE III
Vers l’écran miniature : internet et la politique
Conclusion
Bibliographie
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